Par : Cercle de lecture
Élue membre de l’Académie française en 1999, née en 1936 et décédée en 2015, Assia Djebar a été enseignante, écrivaine et cinéaste. Son œuvre a été honorée en Italie, en Allemagne, en France, en Belgique, au Québec et aux États-Unis, entre autres. La journée du 16 juin lui est consacrée à Montréal par l’Union des écrivaines et écrivains québécois.
Djebar s’inspire de l’histoire de l’Algérie et de sa propre vie. Elle exploite des thèmes qui relèvent du collectif (la guerre, le colonialisme, le pouvoir patriarcal, la situation des femmes, leur désir d’émancipation, le mariage hâtif des filles, le couple, la famille, etc.) en créant des récits parfois intimistes.
La discussion sur les deux nouvelles a porté sur la résilience des femmes et leur solidarité pendant des événements historiques marquants, comme la Guerre d’indépendance et la période qui a suivi. Racontant ses récits sur quatre générations dans la première nouvelle, Djebar fait mieux comprendre la lente évolution des mentalités. En connaissant davantage la culture algérienne, le groupe a pu réfléchir sur les jugements que l’on porte lorsqu’il est question, par exemple, du don d’enfants à l’intérieur d’une même famille, de l’éducation des filles, souvent négligée au profit de celle des garçons, et du port du voile.
D’ailleurs, la question du voile féminin a été presque l’objet d’un débat pendant lequel on s’est demandé si la femme voulait vraiment s’émanciper, puisque certaines acceptent de le porter. La réponse demeure de l’ordre de l’intime selon l’animatrice et, à ce titre, il semble que le Coran laisse place à l’interprétation. C’est une question de choix personnel, selon le pays.