Bibliothèque municipale de Rouyn-Noranda

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16 OCT. 2018
Littérature

N'essuie jamais de larmes sans gants

Par : Martine Gélinas

Auteur: Jonas Gardell

588 pages

 

Ce roman de 588 pages peut faire peur au premier abord. Mais à la lecture des premières pages, j’ai rapidement été happée par cette belle histoire touchante. D’abord, parlons du titre : l’histoire commence avec deux femmes qui soignent un patient dans une chambre aseptisée. Elles entrent par un sas et sont vêtues d’une combinaison, d’un masque et de gants en latex. Le patient, seul, souffre en silence et pleure. La plus jeune des femmes retire son gant pour essuyer une larme du malade. Rapidement, elle se fait réprimander par sa collègue plus âgée : elle ne peut pas toucher au patient sans gant, surtout pas pour essuyer des larmes. On ne sait pas comment la maladie se propage.

C’est ainsi que s’explique le titre de ce roman, qui nous plonge rapidement dans le cœur du sujet ; la montée du sida dans les années 1980. Nous sommes en Suède, nous faisons la rencontre de jeunes – et moins jeunes – homosexuels qui quittent les régions pour rejoindre Stockholm, où ils pourront enfin être eux-mêmes. A travers ces cercles sociaux, où nous gravitons de près et de loin, l’auteur nous parle aussi d’une maladie, un cancer gay dont on commence à entendre parler un peu partout dans le monde. Quels sont les symptômes ? Comment cette nouvelle maladie se propage-t-elle ? Le milieu médical a quelques hypothèses, mais rien de confirmé.  Et tous ces homosexuels que nous avons appris à connaître vont voir leurs amis mourir, un à un, dans la solitude et l’isolement.

 Cette lecture est bouleversante ; l’auteur présente bien les mentalités de l’époque, la peur de la maladie, les préjugés envers les homosexuels, ces hommes qui n’ont pas demandé à être différents. Il nous montre comment ceux-ci évoluent et réagissent à cette maladie qui semble être une punition, et qui n’épargne personne.

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